29 août 2008

Travail, responsabilité et "je-m'en-foutisme"

Sur la place du travail il faut faire la part de la liberté et la responsabilité personnelle et les contraintes imposées par le partage des risques et la solidarité sociale.

Le débat sur la condition humaine n'est certainement pas clos même si la tendance est de dire et de penser qu'on a tout dit, tout essayé et que plus ça change plus ça reste le même. Ne pourrait-on imaginer peut-être une autre condition humaine que celle du chair et de l'os embourbée dans sa matière d'origine sans qu'on soit pris pour naïf?

Si l'homme a vocation d'occuper son territoire cultivant son patrimoine afin de le transmettre à des futures générations, cela ne voudrait pas pour autant dire qu'il peut rester les bras croisés en se remettant à une autorité collective. Au contraire nous avons besoin de veiller à ce que la mentalité collective n'en prenne pas le dessus de nos libertés et limite notre capacité d'action. Mais hélas! le je-m'en-foutisme est exactement ça. C'est une capitulation à la volonté collective.

Le droit de travailler, c'est à dire, le droit d'entreprendre est une chose. La philosophie sociale qui défend les droits et qui promeut l'équité des moyens de production en est une autre.

Le langage est précis et la diférence importante.

Le "je-m'en-foutisme" qui semble caracteriser notre dialogue social sur bon nombre de sujets -- l'entretien des espaces publics, l'environnement, la responsabilité des entrepreneurs pour la gestion du patrimoine culturel, la reforme des institutions, le RMA -- n'est rien d'autre qu'un code signalant la rendition de l'individu face à la collectivité.

Cette attitude regrettable n'a pas de place dans une société dynamique et à la hauteur de ces ambitions.

25 août 2008

Télétravail, autonomie et diversité

Quand on parle de télé-travail on évoque l'organisation du travail a travers des solutions d'e-mailing et de vidéoconférence. C'est une des multiples expressions du vanté "nomadisme" qui transforme notre société.

Les gains en flexibilité et réactivité sont indiscutables. Mais, est-ce que le télétravail apporte vraiment?

Je pense que oui. En tout cas, le télétravail est porteur là où les arguments économiques pour la déconcentration sont prépondérants et où les pratiques d'équipe renforcent la valeur et l'objet recherché. La notion de renforcement d'équipe est cependant clé car le travail en autonomie a besoin d'une place et de reconnaissance tout autant qu'un salarié intégré au siège.

Le télétravail a aussi un autre sens, celui de veille économique et professionnelle permettant d'innover, d'échanger et de produire sans regard aux obstacles physiques ou temporels. Ce télétravail là renforce la diversité locale et représente un important vecteur pour l'ajout de valeur aux grandes décisions sociétales.

Il est impressionnant d'imaginer à quel point nos citoyens sont informés de nos jours, bien que nous ne soyons pas encore à la République des sages.

19 août 2008

Le travail au coeur du projet sarkozien

Pendant la campagne 2006/2007 Nicolas Sarkozy n'a cessé de marteler le sujet du travail :

La crise de la valeur travail est au coeur de la crise morale.

Le travail c'est le moyen par lequel l'homme se libère de la rareté et de la violence. C'est l'égalité des chances, c'est la promotion sociale, c'est le fondement de la citoyenneté.(St Quentin, 25 jan 2007)


Le fruit de cet effort renouvelé (l'affranchissement personnel du besoin et la promotion sociale) devrait être laissé aux français, travailleuses et travailleurs, libres d'en disposer comme ils l'entendent.

La valeur "motivationnelle" de cette nouvelle liberté dépend à son tour de la discipline sociale qui consisterait à ne pas augmenter l'assiette d'impôts (charges sociales) au détriment des liquidités (disponibilités) du foyer. Dans le langage de l'économiste, il faudra veiller à ce que le taux d'imposition marginal ne soit pas décourageant et finalement, contre-productif.

On veut bien "travailler" d'avantage mais à la seule condition que l'effort supplémentaire soit compensé par une nette amélioration de nos possibilités, soit de notre "pouvoir d'achat".

Alors, est-ce qu'on parle vraiment de la "valeur travail" ou parle-t-on plutôt de la rentabilité de son travail et de son pouvoir d'achat? C'est peut-être égoïste, mais ai-je vraiment besoin de "plus" pour être heureux? Quid de la reconnaissance pour m'épanouir?

Et puis, s'il s'agit après tout de rentabiliser le travail fourni par une augmentation du pouvoir d'achat, que fait-on du "modèle français"?

18 août 2008

Le travail en France: Etat des lieux 2008

Est-ce que les choses vont bien? Au contraire, y-a-t'il de problèmes dans le fonctionnement du marché du travail?

Globalement et du point de vue d'un entrepreneur débutant, les systèmes de gouvernance du marché de travail semblent fonctionner plutôt bien: Les Conseils régionaux et généraux coordonnent pour le mieux la formation professionnelle. Les systèmes de concertation--commissions mixtes et structures paritaires--semblent s'adresser aux besoins des représentants des parties. Alors pourquoi se pose-t-on la question du bon fonctionnement du marché du travail?

C'est peut-être qu'avec la crise financière la pression sur la place du travail s'atténue et la société civile peut enfin se donner un espace de réflexion sur le grand tableau concernant l'effort à fournir et le renfort de la discipline sociale nécessaire pour rester compétitif.

C'est aussi peut-être le moment de réfléchir aux grandes questions propres au mouvement syndicaliste: la solidarité internationale et l'égalité des chances face au système d'échanges international.

Dommage que ces réflexions ne soient que très rarement "internationales" et presque toujours "contradictoires".

11 août 2008

J'ai Mal Au Travail

J’ai récemment eu l'occasion de regarder le film J'ai Mal au Travail. Ce documentaire réalisé par le sociologue Jean-Michel Carré à la demande de Canal+ s’est donné l’ambition de servir d’« outil citoyen de réflexion ».

En réalité ce documentaire n’est rien d’autre qu’une nouvelle « pathologie du travail », une vieille formule rappelant la mobilisation intellectuelle des "30 glorieuses" à l’encontre du déferlant américain. Pire encore, ce documentaire est issu d’une tradition étatique française où un grand seigneur (le monopole de fait qui représente Canal+) décide de ce qu’on se doit de discuter publiquement.

Ce film n’avance en rien le débat actuel et nécessaire sur les valeurs du travail.

L'actualité économique et sociale aujourd’hui de la France est plutôt à la mobilisation des forces vives pour répondre à des urgences : l'économie nationale, la compétitivité française à l’internationale et l'équité mondiale.

Le défi de la mondialisation ne peut être relevé que par une démultiplication des efforts à travers de la mobilisation d’une classe entrepreneuriale mise en capacité d’action. Nous en avons assez de belles analyses élégamment posées sur les pathologies du corporatisme. Ce dont nous avons besoin ce sont de nouvelles incorporations capables de mener à bien et au profit de la nation française des actions d’enrichissement. C’est aussi simple que ça.

Pour commencer, quoi de mieux que d’engager un dialogue libre, ouvert et soutenu sur les aménagements nécessaires pour libérer la créativité des uns et l'énergie des autres. C'est-à-dire, libérer la productivité du travail des uns et des autres.

Le Président Sarkozy en a fait le premier pas en donnant mission à Jacques Attali de réfléchir sur la croissance économique nationale. Le débat publique engagé par l'Union Patronale des Bouches-du-Rhône à la rentrée 2008, Travailleuses, Travailleurs, Unissons-nous ! (Vendredi 5 septembre 2008, Euromed Ecole de Management) en est un bon relais et mérite tout notre sérieux.

Le débat proposé par l’UPE13 est important non seulement parce qu’il relève de l’une des principales composantes de la création de richesses, le travail (l’effort engagé), mais parce qu’il se tient rapidement après le G-MED lorsque nous, entrepreneurs, réfléchissons encore aux nombreuses ouvertures dégagées au cours des deux jours de travail et la superbe initiative MED BUSINESS DAYS.

Ce blog est donc dédié à la discussion de l’action entrepreneuriale et son principal composant, le travail.

If You Have a Bad Day / Folie de bureau

Ceci est un compil de troubles d'informatique.
De toute façon il faut surtout éviter de fumer dans les toilettes.

10 août 2008

L'enigme de l'entrepreneur

Je travaille pour mon compte.

Ce n'est pas pour moi une fin en soi mais un moyen d'autonomie. Je ne suis pas employé mais je m'emploie à temps plein à assurer mon indépendance. Si je ne travaillais pas je serais certainement contraint à travailler et là je perdrais mon autonomie et la capacité que j'ai à faire de ma vie ce que je veux en faire.

Le travail est considéré soit comme l'expression scientifique de l'effort nécessaire pour accomplir une tâche, soit comme une construction sociale.

Or l'activité que j'engage tous les matins dès mon réveil est physique. Il n'a rien de virtuel et n'est pas une construction. Par mon travail j'accomplis les objectifs que je me fixe pour la journée. Au bout d'un certain temps je retrouve satisfaction à avoir accompli quelque chose et contribué à la pérennisation de mon autonomie.

Les jours se succèdent et je réalise un surplus. Ce surplus est taxé comme une sorte de redevance pour payer les biens publics qui garantissent mes droits en tant que citoyen, résident en France et me permettent de m'épanouir. Ce qui reste de mon surplus je l'emploie à me faire du plaisir.

Alors, que suis-je?